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Julien Citerne – Responsable de la Formation Sportive chez What's Life Project
Julien Citerne est coach sportif professionnel pour le Club de Chamonix, spécialisé dans l’encadrement d’activités physiques. Fort de plusieurs années d’expérience dans la pédagogie sportive, il met aujourd’hui ses compétences au service de What’s Life Project dans le cadre de la mission « Move to Learn » au Népal.
À travers ce projet, Julien accompagnera les enseignants de l’école de Babare en créant et en animant un programme de formation pensé pour eux. Son rôle sera de leur transmettre des outils simples, concrets et adaptés, afin que le sport trouve toute sa place dans la vie scolaire. Au-delà des contraintes matérielles, il s’agit surtout d’offrir aux enfants de nouvelles opportunités d’apprendre, de s’épanouir et de grandir grâce aux valeurs universelles du sport.
Son engagement repose sur la conviction que le sport constitue un levier puissant d’éducation, de développement personnel et d’insertion sociale. Sa méthodologie privilégie une approche participative, inclusive, et adaptée aux réalités culturelles du terrain.
Julien interviendra directement sur place lors d’une mission intensive de deux semaines, avant d’assurer un suivi à distance en lien avec l’équipe de coordination de What’s Life Project et les acteurs locaux.
Sa participation au projet « Move to Learn » est un atout majeur pour garantir la qualité et la pérennité des actions menées en faveur des enfants du village de Babare.
On lui a posé quelques questions :
1. Peux-tu nous expliquer ce qui t’a motivé à t’impliquer dans l’aventure What’s Life Project et à accepter de partir former des enseignants au Népal ?
Ce qui me touche profondément, c’est l’idée de pouvoir aider, à mon humble niveau, d’autres personnes qui vivent avec une culture totalement différente de la mienne.
À travers cette démarche, il ne s’agit pas de faire à leur place, ni de prétendre avoir les réponses, mais simplement de tendre la main, d’écouter, d’apprendre aussi, et de mettre ce que je peux mon temps, mes compétences, mon énergie au service d’un projet humain.
Ce choc de cultures, loin de nous éloigner, nous rapproche. Il nous rappelle que malgré nos différences, les besoins essentiels, les rêves, les espoirs se ressemblent. Et si je peux, même modestement, contribuer à semer quelque chose de positif là-bas, alors c’est déjà énorme.
2. Quelle importance accordes-tu à la transmission des valeurs du sport (respect, persévérance, solidarité) dans un projet comme celui de WLP « Move To Learn » ?
Ces valeurs sont fondamentales, aussi bien ici en Europe qu’ailleurs dans le monde.
Elles forment une base commune, un socle universel respect, entraide, dépassement de soi, solidarité que chacun peut comprendre, peu importe sa culture ou son parcours.
Très tôt, on les apprend, ou plutôt, on les découvre à l’école. Mais pas uniquement sur les bancs de classe.
Mon rôle, c’est justement de les faire émerger, de les faire vivre à travers l’activité physique, là où le corps s’exprime, là où l’on apprend à se connaître, à coopérer, à échouer, à recommencer.
Et au-delà du sport, ce sont des valeurs que l’on devrait retrouver dans chaque espace de vie, chaque moment collectif, car ce sont elles qui favorisent le développement de la personne, la cohésion d’un groupe, la force d’une communauté.
Le sport, pour moi, est simplement un vecteur puissant un terrain d’expression pour transmettre tout cela.
3. Comment comptes-tu adapter ton approche d’éducateur sportif pour répondre aux réalités et aux besoins spécifiques des enfants et enseignants népalais ?
Je vais me servir de mon expérience, de tout ce que j’ai appris jusqu’ici, mais aussi et surtout de ma capacité à m’adapter.
Car chaque contexte est différent, chaque enfant, chaque enseignant népalais porte en lui une histoire, une réalité, des besoins spécifiques.
L’idée n’est pas de transposer des méthodes toutes faites, mais plutôt d’apporter ce que je peux, avec humilité, et de le faire évoluer en fonction de ce que je découvre sur place. Observer, écouter, comprendre avant d’agir : c’est cette posture qui me semble essentielle pour que mon intervention soit réellement utile.
Mon objectif est de mettre mes compétences au service des enfants et des enseignants, en respectant leur culture, leurs rythmes, et en construisant quelque chose ensemble, pas à pas.
4. Qu’est-ce que tu espères personnellement et humainement accomplir à travers cette mission, tant pour les enfants que pour toi-même ?
Je souhaite avant tout vivre cette expérience comme une opportunité unique de découvrir une culture profondément différente de la mienne, une culture qui m’est encore inconnue aujourd’hui, mais que j’ai hâte de rencontrer avec curiosité, respect et ouverture.
Ce genre de rencontre, pour moi, ne laisse jamais indifférent. Elle bouscule, elle apprend, elle transforme.
Sur place, mon envie est de partager des jeux éducatifs et sportifs avec les enfants et les enseignants, non pas comme une transmission à sens unique, mais comme un échange : leur faire découvrir des pratiques, leur proposer des outils simples, accessibles, ludiques, tout en apprenant d’eux, de leur manière de faire, de leur relation au corps et au jeu.
Et puis, humainement, mon objectif est simple, mais profond : essayer, à mon échelle, de donner le sourire à ces enfants, de leur transmettre un peu de joie, de confiance, d’espoir. Si je peux contribuer, même modestement, à allumer une étincelle chez l’un ou l’autre, alors pour moi, ce sera déjà énorme.
